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Images, figures et fictions de villes au prisme de Paris 2024

18 février 2022 | Journée d'étude organisée par Federico Ferrari dans le cadre du programme PARVIS

Journée d’étude

Images, figures et fictions de villes au prisme de Paris 2024

18 février 2022 ENSA Paris-Belleville

Journée d’étude | PARvis - Paroles de Villes (I-Site FUTURE/Université Gustave Eiffel, EA LISAA, IFSTTAR, ENSA Paris Est, groupe Storytelling, ACS / UMR AUSser ENSA Paris-Malaquais, IGN-LaSTIG lab) parvis.hypotheses.org

Organisation | Federico Ferrari (maître de conférences ENSA Nantes, membre de l’équipe ACS /UMR AUSser CNRS 3329 – ENSA Paris-Malaquais/Université Paris Sciences et Lettres)

Lieu | Salle 12, École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, 60 bd de la Villette, 75019 Paris

Le corpus de cette journée d’études est constitué d’images produites par différentes villes/acteurs au moment de leur participation à des « événements » (à l›échelle internationale ou pas). La notion d’événement est ici à entendre au sens large, comme l’occasion de production de supports visuels variés à des fins de promotion, tant dans le domaine privé que public1. Moment « qui fait exception », l’événement « dans la vie des formes » constitue un cas-limite qui interroge le rôle de l’architecture, sa mise en image et sa fictionnalisation. Autrement dit, il s’agit d’une notion permettant d’analyser le lien – circulaire et jamais univoque – entre le projet spatial et sa médiatisation.

La ville est un espace narratif et les images des projets urbains et architecturaux – images projectives, véhicules de « futurs » sociaux et culturels – constituent un outil fondamental dans la construction de ces narrations. Il est toutefois nécessaire, afin de comprendre ce type particulier d’images, descriptives et performatives à la fois, de convoquer la notion plus complexe de figure. Il s’agit en effet de pré-figurations qui articulent le rapport entre passé, présent et futur2. Au-delà de notions classiques telles que la métaphore et l’analogie, le concept de « figure3 » – entendue comme production visuelle à mi-chemin entre textes et images, figures du discours et figure du regard4 – sera donc au cœur de la journée d’études.

Les études littéraires ont exploré de longue date ce rapport entre « figure » (au sens rhétorique) et « fiction » (au sens sémantique) ; il a notoirement orienté le travail sur la métalepse de Gérard Genette5, et nourri par la suite une relecture de la représentation, en littérature, du rapport de la fiction à la réalité. Dans ce cadre, on comprend la figure comme une fiction en germe ou en miniature, ou la fiction comme le développement d’une figure prise à la lettre – d’une manière proche de ce qu’un écrivain comme Lehman explique du processus d’écriture de la science-fiction, et de la manière dont ce genre favorise « un usage particulier du langage qui consiste à interpréter les métaphores de façon littérale6 ». Dès lors, la théorie littéraire articule l’image

(au sens verbal de comparant) et le récit, donc aussi la modélisation narrative des futurs comme développement des modélisations figurales du présent. La mobilisation de la figure dans le champ du projet en fait un élément syntaxique fondamental de l’urbanisme entendu, à la suite de Françoise Choay, comme la construction d’un discours sur la ville où les phases analytique et prospective sont étroitement imbriquées. La figure est en fait une représentation – au sens d’une description de l’existant – et en même

temps une invention qui ouvre à des horizons possibles : « double analogique d’un objet » et « espace en plus7 ». Son caractère projectuel est intrinsèquement lié à son ambiguïté de dispositif évoquant des représentations entre « caché et dévoilé, visible et invisible, mouvance et fixation, ou encore abstrait et concret ».

La journée d’études a pour premier objectif de réunir autour de cette question des spécialistes de provenances variées : philosophes, sociologues, concepteurs/architectes, acteurs de la promotion immobilière et de la maîtrise d’ouvrage témoigneront de la manière dont ils lisent, analysent, et interprètent des « images de villes ». Parallèlement à cette transdisciplinarité, elle sera l’occasion de développer une approche comparative à la fois en termes géographiques et historiques pour saisir en quoi ce qui se passe aujourd’hui s’inscrit dans la longue durée.

La journée est articulée en deux sessions : la première porte sur des études de cas proposées par des acteurs « producteurs » d’images, qui nous expliquerons de l’intérieur les processus de création, le public ciblé, le cadre de la commande, etc. ; la deuxième est structurée autour de questions théoriques et épistémologiques ; les intervenants, tout en gardant le principe d’un ou plusieurs supports visuels comme point de départ, aborderont plutôt la méthodologie d’un regard de l’extérieur sur ces images.

1 G. Monnier, « L’édifice, instrument de l’événement : une problématique », dans R. Klein et É. Monin (dir.), L’Architecture et l’Événement, Lille, Cahiers thématiques, n°8, ENSAP de Lille, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009, pp. 15–23.

2 L. Ameel, B. Keunen, P. Uyttenhove, La Puissance projective. Intrigue narrative et projet urbain, Genève, Métispresses, 2021 ; B. Secchi, Il racconto urbanistico, Turin, Einaudi, 1984.

3 E. Auerbach, Figura, Paris, Macula, 2017 [1944].

4 B. Secchi, Première leçon d’urbanisme, Marseille, Parenthèses, 2005 [2000].

5 G. Genette, Métalepse. De la figure à la fiction, Seuil, 2004.

6 S. Lehman, « La Légende du processeur d’histoire », Cycnos, vol. 22.1 (La science-fiction dans l’histoire, l’histoire dans la science-fiction), 2005, mis en ligne en novembre 2006, URL : http://epi-revel.univ-cotedazur.fr/publication/item/609

7 M. Lussault, « L’espace avec les images », in B. Debarbieux et S. Lardon (dir.), Les Figures du projet territorial, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, 2003, pp. 39-60.

PROGRAMME DE LA JOURNÉE

Introduction

9h30       Irène Langlet (directrice du programme PARvis, Professeure de littérature contemporaine, Univ. Gustave Eiffel - EA LISAA) : « Figure, fiction, futur (de villes) ».

9h45       Federico Ferrari (maître de conférences à l’ENSA Nantes,ACS / UMR CNRS AUSser 3329) : « Les images, créatures vivantes et constructrices de réalité ».

Session 1 | Produire des images. Cas d’études et regard d’ acteurs

Président de session | Marco Cremaschi (professeur d’urbanisme, responsable scientifique du Cycle d’Urbanisme de Sciences Po, président de l’Aperau-France Europe)

10h         Clément Théry (directeur de l’Innovation - membre du Comex – OGIC) : « Choucroute verte et Arcadie : le récit

urbain des promoteurs n’est-il fait que de bons sentiments ? - Trois études de cas de storytelling de projet par les images ».

10h30     Lise Mesliand (directrice déléguée Projets urbains Linkcity) : « Des grands équipements publics aux opérations d’aménagement plus courantes, quelles images pour la maîtrise d’ouvrage ? ».

11h         Alice Sotgia, (maîtresse de conférences associée ENSA Paris-Malaquais –ACS / UMR AUSser), « Stratégies d’acteurs face au modèle parisien. Le Grand Reims et Alès Agglomération, villes d’après ».

11h30     Débat animé par Luca Montuori (professeur de projet architectural et urbain, Université Roma Tre, département d’Architecture).

13h         Déjeuner

Session 2 | Images et évènements, récits du futur

Présidente de session | Guillemette Morel Journel (ingénieur de recherche, co-directrice d’ ACS/UMR AUSser)

14h30     Laurent Matthey (urbaniste, Université de Genève) : « Faire la ville par l’événement : saisir les corps pour agencer les formes ».

15h         Loïse Lenne (architecte, maîtresse de conférences ENSA Bretagne) : « Évènements et imaginaires du futur.

Le cas de La Défense ».

15h30     Mathieu Mercuriali (professeur, ENSA Strasbourg), « Visions utopiques pour les villes du futur : de la machine au vivant ? ». 16h     Débat et conclusions animés par Federico Ferrari

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